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Bouddhiste ou bouddhistes ? La mode du bouddhisme en Occident révèle-t-elle une nouvelle forme subtile de dépendance ? Certaines pratiques de bouddhisme occidentalisées, en particulier de bouddhisme tibétain, peuvent-elles se révéler addictives ? Forum.
 
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 DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?

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Le bouddhisme est-il addictif ?
NON, il est libérateur !
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OUI, certaines formes dévotionnelles créent une nouvelle dépendance...
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 46% [ 6 ]
Je ne sais pas.
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Maître EYA
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Maître EYA


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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyDim 17 Juil - 21:33

Paul Diel - je ne sais pas si vous connaissez ? - va me permettre de préciser ma pensée par rapport à ce que j'essayais de dire à Claire, donc de tirer les choses à Claire. En fait, c'est le psychologue qui m'a le mieux compris. Allons-y (one more time):
"La coulpe vaniteuse du nerveux consiste à ne pas vouloir remplir cette tâche commune, à se croire un être d'exception, appelé à remplir uniquement la tâche supplémentaire d'accroître le patrimoine culturel dans un de ses trois domaines (science-art-religion). Son motif n'est pas la productivité objective, la fécondation spirituelle, mais la satisfaction de sa vanité, la célébrité. Son moyen n'est pas l'effort patient, mais l'effort convulsé ou le manque de tout effort, et l'imagination imaginative de la réussite." (Psychologie de la motivation)
Voilà, la consultation est terminée.
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Im
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyLun 18 Juil - 6:08

Paul Diel est l'invité idéal du forum "bouddhismes & dépendance", nous ne sommes pas prêts de nous en lasser. Idea
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Maître EYA
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Maître EYA


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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyLun 18 Juil - 22:49

Bon, puisque vous insistez:

(en attendant la fin de Dolmen sur tf1!!!):

" ...le saint s'est libéré de tout attachement affectif. Il ne peut verser des larmes sur la mort corporelle d'un ami, serait-ce le plus aimé. Ce serait là le signe d'une faiblesse incompréhensible. Ce qui lie le saint à un autre homme ne peut pas être une tendresse sentimentale; ce ne peut être que l'espoir de voir son message accepté par un être dont l'élan est plus intense que celui de beaucoup d'autres. " (Symbolisme dans l'évangile de Jean)
Paul Diel a également écrit de ces aphorismes en forme de lapalissade, des truismes, comparables en tous points à ceux qui ont fait le succès du clown interplanétaire Tenzin Gyatso; un exemple: " L'homme qui saura constamment changer le changeable et accepter l'inchangeable saura, par là même, combattre et vaincre toute source d'insatisfaction?" (La peur et l'angoisse) Non, mais t'es sûr? Alors ça alors, j'y aurais jamais pensé!
Ou encore, dans le genre TRAVAIL-FAMILLE-PATRIE:
" En résumé: la tâche vitale que chaque homme doit accomplir consiste à s'incorporer dans la société (pulsion sociale); à constituer une cellule saine dans la société, la famille (pulsion sexuelle); à participer à l'effort de chaque génération pour conserver le patrimoine culturel et le léguer aux générations futures (pulsion spirituelle)." (Psychologie de la motivation)
Alors, mon gaillard, on rigole moins d'un seul coup, hein?
Je répète:
"La santé psychique en tant que désirable pour tout homme est la capacité de changer de manière censé le changeable et d'accepter l'inchangeable." (La divinité); je suis comme Sa Sainteté qui l'affectionne tout particulièrement, moi aussi, je l'aime bien celle-là.
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claire
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MessageSujet: à bientot...   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyVen 22 Juil - 11:35

Bonjour à tous,
J'interromps vos savants commentaires pour, tout d'abord, signaler que je m'absente et que je ne participerai pas au forum pendant environ 3 semaines (simple politesse), alors à bientot...
Par ailleurs, j'avoue que je n'ai toujours pas compris, malgré ses louables tentatives d'éclaircissement , ce que Maître Eya voulait dire à propos de ma phrase sur l'indulgence que l'on doit montrer aux extrémistes qui ne peuvent aimer la vie telle quelle et y rajoutent un peu de sel. Je voulais simplement dire que si ce sel, pour certains, était le bouddhisme, on pouvait peut-être être indulgents et comprendre qu'après tout c'est un sel de bonne qualité, que finalement nous sommes presque tous dépendants de nos différentes béquilles, parce que c'est vrai que la vie n'est pas toujours un tapis de roses. L'important c'est de ne pas prendre cette béquille comme source de vérité absolue, que ce soit le bouddhisme, la politique, la création artistique ou même le LSD. Désolée d'être aussi brouillon, je ne suis pas encore très réveillée, mais en vous lisant ce matin j'ai eu l'impression de retrouver les éternels discours politiquement correct sur la vie saine et patata, et que le bouddhisme, tout addictif qu'il puisse être, se recommande d'une vie saine. Il me semble qu'en cette matière il n'y a pas de diktat, ma vie saine c'est la vie qui m'épanouit. Alors je n'ai peut-être rien compris à ce que vous avez dit (et surtout ce psy...), et détrompez-moi, je trouverai moyen de me connecter !!
C'est très interessant, les discussions M.E. et Im, mais si ça continue en ping pong, ça va devenir ennuyeux; si c'est un site pour les "connaisseurs bouddhsites", où sont les bouddhistes ? et si tout le monde est invité, c'est peut-être un peu... aride ? N'y connaissant rien moi-même, j'avoue que c'est un peu prise de tête, parfois. En tous cas c'est très stimulant comme je l'ai déjà dit, et ça va me manquer,
à bientot,
Claire
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steffzen
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steffzen


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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 30 Aoû - 13:59

Bonjour à tous !
votre culture et votre passion est difficile à suivre pour moi mais je laisse ici ma petite participation en suggérant que le bouddhisme n'a rien à voir avec quelque addiction ou libération, cela ne résidant que dans l'interprétation individuelle soumise ou non à différents degrés d'ignorance.
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Im
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 30 Aoû - 17:29

Merci de relancer le débat Steffzen, pouvez-vous nous en dire plus sur le fait que "le bouddhisme n'a rien à voir avec quelque addiction ou libération" ? Ne lit-on pas partout cependant que le bouddhisme est une "doctrine de la libération" (nirvana) ? Qu'est selon vous le bouddhisme, s'il ne sert pas à la "libération" ?
Cela nous intéresse beaucoup d'avoir votre regard issu de l'expérience vécue du Zen, vision qui diffère peut-être en cela d'autres écoles bouddhistes.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyJeu 1 Sep - 17:35

Bonjour Im

Pour apprendre peut être à se connaître.

>Le bouddhisme n'a rien à voir avec quelque addiction ou libération" ?

-Marrant comme question ? ! Cette interrogation dans sa forme ainsi induite n’est-elle pas déjà un « trompe l’œil ».
Un développement de concepts s’articulant dans une finalité évoquée. Mais ?! Les concepts que sont-ils sans leur dénominateur commun qui leur donne vie ? Les concepts ne sont-ils pas par eux même des constituants de processus “mort-né“ pour employer un certain soulignement. Froid dans leurs implications cristallisant l’illusion.

-L’erreur du mental n’est-elle pas de choisir des perceptions de formes, concepts, vues etc et de laisser croire que cela est la conscience ?!

>Ne lit-on pas partout cependant que le bouddhisme est une "doctrine de la libération" (nirvana) ?

On peut le lire en effet, mais ce constat, de même que l’émergence étroite qui l’a produit quelque en soit la raison, peuvent être symbolisés en un arbre qui cache la forêt.

>Qu'est selon vous le bouddhisme, s'il ne sert pas à la "libération" ?

Excusez mon regard mais vous induisez une condition restrictive au regard des intervenants.
Et qu’adviendrait-il si le bouddhisme n’était pas restrictif ?!
Ceci dit et dans un sens non restrictif, cette terminologie regroupe le fait qu’un homme se tourne vers son humain. Qu’il apprend à se développer en tant qu’humain en fonction de ses qualités et de ses défauts. Il peut le faire pour lui-même individuellement, il peut prendre conscience des autres, il peut… et il peut…etc
C’est infini…
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyJeu 1 Sep - 19:09

Bienvenue, cher 2552, et merci de votre post qui mérite sans doute
les réponses des membres intéressés du forum.

Pensez-vous qu'une doctrine structurée appelée "bouddhisme" et qu'une école qui la diffuserait soient indispensables pour faire "qu’un homme se tourne vers son humain. Qu’il apprend à se développer en tant qu’humain en fonction de ses qualités et de ses défauts. Il peut le faire pour lui-même individuellement, il peut prendre conscience des autres, il peut… et il peut…etc
C’est infini…"
? (sic, je cite votre conclusion)

En d'autres termes si le bouddhisme est la quête infinie du sens et de soi, et s'il n'en diffère pas, en quoi est-il légitime en tant que doctrine et qu'institutions particulières ?

Si l'air que je respire est là partout - et disponible - autour de moi, pourquoi devrais-je aller l'acheter en bouteilles à un "marchand d'air" qui m'en vante les qualités ?

Si le sable est disponible dans le lit de rivières qui coulent pour tout le monde et que je peux m'en procurer librement et abondamment, pourquoi devrais-je alors m'en remettre à un marchand de sable ?

Si chacun qui connaît la musique peut inventer ses airs, les jouer pour soi et pour d'autres en quoi le marchand de chansons est-il indispensable ?

En d'autres termes, et à vous lire nous sommes déjà en chemin : certaines entreprises culturelles qui se réclament du bouddhisme n'ont-elles pas tendance alors (en poursuivant votre raisonnement) à nous vendre ce que nous détenons en nous déjà, nous laissant croire qu'elles sont des institutions indispensables, comme le feraient les marchands d'air, de sable, ou de chansons ?...

Vous nous disiez cependant de manière fort positive que tout était déjà là, en nous... disponible & infini, s'il advenait que le bouddhisme ne fût pas restrictif.

Et suis-je "restrictif" avec votre intervention, si je vous écris ainsi ?

colors
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyVen 2 Sep - 22:07

>Pensez-vous qu'une doctrine structurée appelée "bouddhisme" et qu'une école qui la diffuse soient indispensables pour faire "qu’un homme …/…

-Indispensables ? Non ; une doctrine structurée n’a ou devrait avoir pour bu que de révéler une résonnance en soi et peut être, comme dans certaines écoles du bouddhisme de proposer des moyens habiles s’ils sont adaptés à une ou à des reconnaissances de « ce qui est ou sont en soi » Que ce soit des qualités potentialisées par l’esprit humain en chacun de nous et de leurs propensions naturelles et interactives avec notre environnement immédiat, notre monde de perceptions en quelque sorte. Ou que ce soit la reconnaissance de notre nature fondamentale d’humain puisque nous sommes nés humain, donc êtres sensibles.

>En d'autres termes si le bouddhisme est la quête infinie du sens et de soi, et s'il n'en diffère pas, en quoi est-il nécessaire en tant que doctrine et qu'institutions particulières ?

-Pour certains et dans une temporalité plus ou moins longue, cela peut être une “quête“ en effet. C’est un constat chez certaines personnes. Mais sincèrement je pense que cette forme de dynamisme nous amène un jour à l’abandonner pour certains, tel un lâcher prise. A fusionner ce mouvement pour d’autres ou encore à l’annuler par l’interactivité *reconnue* des complémentarités s’égalisant. Tout cela dépend des caractéristiques de la voie que l’on a choisit mais aussi de la tendance de fond qui caractérise notre individualité peut être particulière du fait de ses conditionnements. Faut-il encore avoir le contact avec la résonnance en soi de ce que vous appelez une doctrine.

>Si l'air que je respire est là partout - et disponible - autour de moi, pourquoi devrais-je aller l'acheter en bouteilles à un "marchand d'air" qui m'en vante les qualités ?

-Plusieurs choses dans ce que vous dites à cet instant.
-Acheter ?! Bien que notre existence occidentale soit bâtit sur une relation d’échanges payant quelqu’en soit la monnaie. De mon coté je n’ai pas cette sensation d’avoir eu a acheté le signifiant des enseignements ou du moins ce que j’en ai compris. J’ai payé mon couvert, réglé mon coucher cela est autre tout en étant similaire à ma vie quotidienne ! J’ai participé à des dons, à des offrandes c’est aussi un fait. Dans ce cas une introspection permet de savoir si vous êtes dans l’esprit du Don ou si en effet vous achetez quelque chose intérieurement. Extérieurement, personne ne m’a obligé à le faire non plus.

-Quand à la bouteille A part me considérer comme telle pour pointer l’emplacement opportun qui sera source de compréhension, je ne vois pas cette reconnaissance dont j’ai parlée comme extérieure à soi même. Elle n’a de réalité que dans notre propre intériorité même intime. S’il existe des marchands d’Air j’en suis désolé et il faut les dénoncer.

-Vous ne pouvez pas restreindre par exemple le bouddhisme à des marchands d’air. Ceci dit, cette sorte de « faux guru » peut exister. Ils existent aussi parfois sous d’autres patronymes dans tout secteur relatif aux relations entre les individus du fait même de la personnalité que l’on peut avoir et qui pour différentes raisons obscures tentent de se consolider. Mais il s’agit là de personnes qui utilisent une qualité de l’esprit à leur propre fins égotiques donc relatives et non à propos de la nature ni de l’essence de soi que peut laisser apparaître ou exposer par exemple une doctrine selon sa retranscription et son adaptation. La notion de marchands d’air, de « faux guru » existe aussi au fond de nous. Elle n’est pas que chez les autres. C’est un concept qui lorsqu’on le tourne en soi peut être plein de surprises et parfois, selon notre sincérité, permet d’apprécier certaines déconvenues rencontrées à la juste valeur de ce qu’elles sont et dont nous pouvons prendre conscience à un moment ou un autre dans notre existence.

>Si le sable est disponible dans le lit de rivières qui coulent pour tout le monde et que je peux m'en procurer librement et abondamment, pourquoi devrais-je alors m'en remettre à un marchand de sable ?

-Le marchand de sable ou le marchand d’air je viens d’en parler un peu ci-dessus. Maintenant si on parle d’un Maître spirituel on ne peut pas le comparer à un marchand de sable dans le sens qu’il n’est pas là pour venter sa camelote ou pour agir à notre place comme dans le cas d’un entrepreneur de travaux public. Ce dernier point il faut bien le comprendre, nous qui développons des formes d’assistanats, de services et de prise en charge. Mais pour nous aider à nous recentrer déjà dans notre propre réalité individuelle de façon à ce que nous soyons maître à bord. On pourrait employer une image telle celle d’un pilote à bord de son aéronef. Ce qui pourrait éviter une certaine dispersion en premier lieu.

>Si chacun qui connaît la musique peut inventer ses airs, les jouer pour soi et pour d'autres en quoi le marchand de chansons est-il indispensable ?

- Oui et bien cela vient du fait de notre propre relativité, de conditionnements le plus souvent inconscient qui structurent nos perceptions et influent sur notre existence et la relation que nous entretenons avec. Ceci dans la réciprocité ou dans certaines déviances.
Un certain égoïsme ne connaît que la musique qui l’arrange ou qui lui plait. Cela ne veut pas dire qu’il l’a connaisse pour ce qu’elle est, et de plus, souvent l’approche est faite de façon superficielle. Les marchand d’air ou de sables extérieurs ou intérieurs ne font pas mieux .) Le partage avec autrui est dans ce cas limité voir erroné. Intérieurement qu’en est –il ?

En fait pour ne pas installer ma réponse dans une longueur beaucoup plus grande qu'elle n'est déjà. On pourrait dire à propos de la musique ou des différentes musiques qui existent. Que cela correspond à la différence de ce que nous percevons dans notre esprit et l'infinité qui devrait s'y trouver (en tant que re-connaissance) et que cela nous indique simplement l'état de blocage où nous nous trouvons.
Rien de plus semble-t-il.
En cela, en cette conscience un Maître spirituelle peut nous aider à transformer nos illusions, notre confusion en Sagesse. Un marchand de chansons ne peut que nous renforcer dans nos limites et nous laisser nous enfermer dans nos certitudes. C’est simple en fait.


En d'autres termes, et à vous lire nous sommes déjà en chemin : certaines institutions du bouddhisme n'ont-elles pas tendance alors (en poursuivant votre raisonnement) à nous vendre ce que nous détenons en nous déjà, nous laissant croire qu'elles sont indispensables, comme le feraient le marchand d'air, de sable, ou de chansons ?

Je viens de vous répondre ci dessus. Bien que la rencontre avec un Maître soit une rencontre de personne à personne, donc de sensibilité et donc de cœur.
A propos de chemin il est certainement illusoire. Car tout se passe ici, en soi. Et personne ne peut le faire pour nous-même.
-Non je ne pense pas mais je ne connais pas tout les centres non plus. Et bien que je connaisse quelques personnages, je ne fréquente pas de Maîtres occidentaux où assimilés comme tels. C’est aussi juste un constat.

Et suis-je "restrictif" avec votre intervention, si je vous écris ainsi ?

-.) je ne dis pas que vous êtes restrictif. Déjà je ne permettrais pas de juger même par restriction (sourire) l’être que vous êtes. Mais parfois en leur forme, des questions, elles le sont.
(je plaisante avec cette restriction. Le jugement est parfois restrictif… l’approche du discernement beaucoup moins. Du moins il me semble.) .


En tout état de cause c'est un vif plaisir …/…

Merci Im de vos bons mots. Il en est de même pour moi. Si je ne suis pas trop pris par mon travail, je réponds.
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Im
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyDim 4 Sep - 17:47

Merci de votre message attentif et de ses multiples pistes de réflexion intéressantes. Oui, vous privilégiez une rencontre intuitive, et cela doit - j'imagine - vous préserver des déconvenues, en anticipant et en évitant les déceptions.
Le problème est que des nouveaux ont un regard moins attentif que vous et font largement confiance ; ils prennent le risque d'être déçus. Quant à d'autres, plus anciens dans leur sympathie, voire dans leur engagement, ils leur est difficile de reconnaître qu'ils ont beaucoup donné pour parfois recevoir au final assez peu, disons : de moins en moins au fil des ans.
Comme le disait plaisamment un vieux moine occidental, faisant - découragé - le bilan de ses décennies d'ascèse eurolamaïste : "beaucoup d'efforts pour peu de résultats !"

Les adeptes occidentaux sont aujourd'hui assez rarement en contact étroit avec des amis spirituels issus des cultures asiatiques. Souvent des strates hiérarchiques intermédiaires de cadres occidentaux plus fraîchement émoulus sont le seul contact des nouveaux aspirants avec le coeur de l'enseignement et de sa pratique.
Les nouveaux viennent comme éblouis par le beau visage d'un vieux maître tibétain ou bouthanais entraperçu sur une photo et, au final, se retrouvent dans un centre à partager leur quotidien avec des instructeurs européens.
Ces derniers n'ont pas toujours beaucoup à offrir en terme de différence. Ils vivent de manière somme toute ordinaire pour certains, avec lecteur DVD dans leur chambre et les derniers DVDs d'Hollywood comme il est ici ou là constaté. Certains possèdent une automobile, voire une grosse moto Yamaha Ténéré 600. D'autres encore dînent parfois en ville dans les bons restaurants, ou sortent au café avec leurs amis. Tout cela est bien normal, mais ne constitue pas ce riche héritage spirituel qu'attendent au fond les nouveaux aspirants de leurs amis spirituels.
Il faut davantage de spécificité culturelle, sociologique, et disons-le humaine pour que le courant passe. Car si les nouveaux maîtres et les nouveaux disciples se ressemblent au point d'être interchangeables dans leurs modes de vie, le courant de sympathie qui attire les seconds vers les premiers, qui circule entre eux en quelque sorte, et qui permet l'ouverture à l'apprentissage ne peut pas être très grand, très fort, ni très pur.

Quand au fait que désormais la participation aux activités de certains centres est devenue payante, voire assez coûteuse, elle est un phénomène récent sans doute mais qui tend peut-être à se répandre. Dans certains centres on demande aux adeptes de payer une sorte de pension pour leur hébergement, et qui plus est de travailler gratuitement pour la communauté.

Mais bien sûr ce n'est pas la seule forme de participation possible. Une ancienne adepte me racontait elle qu'elle avait dû élever son enfant seule dans une caravane sur le terrain d'un de ces centres. On avait accepté qu'elle travaillât gratuitement pour bénéficier de cette largesse : elle devait 4 heures par jour au centre pour justifier de son gîte (une humble caravane normalement inadaptée à cet usage permanent) et de son couvert (la nourriture de cantine composée je suppose surtout de pates et de riz). Mais elle devait en plus donner 4 heures supplémentaires de temps de travail pour justifier de la présence de son enfant sur le centre. Pendant des années cette jeune maman a donc dû donner 8 heures de son temps quotidien pour ce qu'il faut bien appeler un travail non rémunéré, sans que le centre ne cotisât aux caisses de sécurité sociale ou de prévoyance pour elle ni son enfant. C'est un exemple parmi d'autres.

Officiellement le terme de travail est attentivement banni, car des associations de nature cultuelle craignent le regard des administrations et d'être accusées de pratiquer le travail dissimulé. Alors il arrive qu'on ne dise pas "travailleurs bénévoles" mais "stagiaires pratiquants". Le résultat est quasiment le même : les modestes ressources des uns et des autres sont aimablement ponctionnées tandis que ces innocents amateurs de spiritualité viennent offrir leur force de travail, souvent sans indemnisation, ni couverture sociale, ni dispositif de prévoyance.

Autre exemple déjà mentionné ci-dessus dans nos colonnes : pour assister aux 5 journées de l'enseignement d'un certain jeune lama tibétain en France au mois d'août 2005, il fallait à chaque curieux acquitter les 55 euros de carte d'adhésion à l'association, plus 20 euros par séance sous le chapiteau (soit 155 euros pour les 5 petites journées sous le chapiteau). Vous ajoutez à cela la nourriture, la boisson, l'hébergement et le transport, et comme vous le dites, éventuellement les offrandes.

20 euros pour chaque brève session, c'est quand même un peu cher, ne trouvez-vous pas ? A ce prix là exactement je suis allé voir la création de l'opéra de Donizetti L'Elixir d'Amour au château de Sédières, 75 artistes avaient été réunis, dont l'orchestre Forum Symphonia, le choeur de la Camerata vocale dirigé par Jean-Michel Hasler et les voix solistes exquises comme celle du tenor Philippe Do. C'est quand même autre chose ! Mais revenons à ces 5 jours dans un centre eurolamaïste :

Vous pouvez aussi inclure pour notre adepte le petit shopping inévitable : un peu d'encens, quelques bibelots, des livres, des textes rituels et quelques accessoires de la boutique "tibétaine" (où bien peu de Tibétains auront sans doute été vus en chair et en os !), un coussin rouge par exemple, et vous voyez qu'une semaine de séjour peut réellement s'avérer coûteuse. Coûteuse pour le participant, mais rémunératrice pour le centre d'accueil, il va sans dire...

Comme je le signalais environ 1500 à 2000 personnes étaient présentes chaque jour, en faisant le compte vous verrez bien que c'est quand même assez rémunérateur pour les organisateurs de ces journées.
On ne connait pas beaucoup d'industries qui peuvent générer une telle productivité par euro investi. Dans le cas présent le travail des uns et des autres, tous bénévoles, n'est pas rémunéré (sauf celui du lama orateur, supposè-je ?), et ce produit séminaire vendu 155 euros consiste en de bonnes paroles doctement énoncées du haut d'un trône de contreplaqué laqué glycéro vermillon.

A cela il faut ajouter les dépenses supplémentaires de notre visiteur en quête de spiritualité pour sa nourriture, des sandwiches, des boissons fraîches et chaudes, son hébergement, etc... Soit autant de sources de revenus, en partie reçues en espèces, pour les associations qui ont choisi le business model de l'entreprise spirituelle.

Bras en l'air, les mains sur la tête ! Ce n'est pas un mudra tantrique. Alors... serait-ce un hold up ? What the fuck ?!?

Et bien non, je vous arrête de suite, ce n'est pas un hold up, c'est tout à fait institutionnalisé, au point même que la tendance dans certains centres est désormais de faire appel par voie écrite directement aux donations et legs de biens de la part des disciples en faveur de leurs congrégations religieuses bouddhistes récemment enregistrées au Bureau Central des Cultes. Comme un héritage d'une propriété foncière intéresse davantage ce type de centre qu'une adhésion associative à 55 euros, les centres multiplient les initiatives pour encourager leurs dévots à faire un testament, ou à prendre des dispositions auprès de leur notaire, pour léguer leurs biens à leur structure dûment enregistrée comme congrégation religieuse. Comme les "post soixant-huitards" qui composent une part non négligeable des sympathisants de longue date ont tendance à vieillir, leur population est désormais en âge de constituer un pool de ressources à venir, qu'il ne reste à ces centres qu'à moissonner. "Pour le bien de tous les êtres" évidemment.

Dans un autre registre, un autre contexte, romanesque cette fois :


" En traversant les bureaux où malgré l'heure matinale s'affairaient déjà derrière leurs écrans d'ordinateur des secrétaires, des documentalistes, des comptables, je fus une nouvelle fois frappé par le fait que cette organisation spirituelle puissante, en plein essor, qui revendiquait déjà, dans les pays du nord de l'Europe, un nombre d'adhérents équivalent à celui des principales confessions chrétiennes, était, à d'autres égards, exactement organisée comme une petite entreprise.[...] L'organisation tournait à merveille, le legs des adhérents venait, après leur mort, enrichir un patrimoine déjà évalué au double de la secte Moon..."
Michel Houellebecq, La possibilité d'une île, Paris, Editions Fayard, 2005, p.406/485.


Citation transmise et ciselée par M.E. qui tout occupé à la lecture de "La possibilité" nous rappelle fort heureusement sa présence.


Dernière édition par le Lun 5 Sep - 14:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyLun 5 Sep - 14:09

« Je pouvais revenir, mais je n’en avais pas envie : cette routine solitaire, uniquement entrecoupée d’échanges intellectuels, qui avait constitué ma vie, qui aurait dû la constituer jusqu’au bout, m’apparaissait à présent insoutenable. Le bonheur aurait dû venir, le bonheur des enfants sages, garanti par le respect des petites procédures, par la sécurité qui en découlait, par l’absence de douleur et de risque ; mais le bonheur n’était pas venu, et l’équanimité avait conduit à la torpeur. Parmi les faibles joies des néo-humains, les plus constantes tournaient autour de l’organisation et du classement, de la constitution de petits ensembles ordonnés, du déplacement minutieux et rationnel d’objets de petite taille ; elles s’étaient révélées insuffisantes. Planifiant l’extinction du désir en termes bouddhiques, la Sœur suprême avait tablé sur le maintien d’une énergie affaiblie,non tragique, d’ordre purement conservatif, qui devait continuer à permettre le fonctionnement de la pensée - d’une pensée moins rapide mais plus exacte, parce que plus lucide, d’une pensée délivrée. Ce phénomène ne s’était produit que dans des proportions insignifiantes, et c’est au contraire la tristesse, la mélancolie, l’apathie languide et finalement mortelle qui avaient submergé nos générations désincarnées. Signe le plus patent de l’échec, j’en étais venu sur la fin à envier la destinée de Daniel1, son parcours contradictoire et violent, les passions amoureuses qui l’avaient agité – quelles qu’aient pu être ses souffrances, et sa fin tragique au bout du compte.

Chaque matin au réveil et depuis des années je pratiquais, suivant les recommandations de la Sœur suprême, les exercices définis par le Bouddha dans son sermon sur l’établissement de l’attention. « Ainsi il demeure, observant le corps intérieurement ; il demeure, observant le corps extérieurement ; il demeure, observant le corps intérieurement et extérieurement. Il demeure observant l’apparition du corps ; il demeure, observant la disparition du corps ; il demeure, observant l’apparition et la disparition du corps.“Voilà le corps” : cette introspection est présente à lui, seulement pour la connaissance, seulement pour la réflexion, ainsi il demeure libéré, et ne s’attache à rien dans le monde. » A chaque minute de ma vie et depuis son début j’étais resté conscient de ma respiration, de l’équilibre kinesthésique de mon organisme, de son état central fluctuant. Cette immense joie, cette transfiguration de son être physique qui submergeaient Daniel1 au moment de la réalisation de ses désirs, cette impression en particulier d’être transporté dans un autre univers qu’il connaissait lors de ses pénétrations charnelles, je ne les avais jamais connues, je n’en avais même aucune notion, et il me semblait à présent que, dans ces conditions, je ne pouvais plus continuer à vivre. »

Michel Houellebecq, La possibilité d’une île pp.439, 440, 441.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyLun 5 Sep - 14:54

Magnifique citation, M.E., qui signale que Houellebecq connaît aussi le classicisme Theravada du bouddhisme, sans être pour autant ébloui ni encore moins séduit par la perfection de sa réthorique.

On peut se demander, comme nous l'évoquions en a parte, si le titre de son nouveau livre, "La possibilité d'une île" n'est pas, tout simplement, une allusion à la célèbre phrase attribuée au bouddha : "soyez une île pour vous-même, que la vérité (nature des phénomènes, bonne loi ou "dharma") soit votre unique refuge, que la vérité soit votre île."

Enfin citer Houellebecq n'est pas suffisant à ce point, et si nous devons être complet, il faut signaler que le livre de Pierre Sogol la voix du disciple aborde cette question de l'ataraxie bouddhiste et de son inadaptation, de manière sans doute plus avertie encore, et cela dès la première page du livre. On peut s'y référer utilement pour aller plus loin. En voici d'ailleurs un extrait où un livre précédent de Michel Houellebecq, son recueil de textes "la poursuite du Bonheur" est évoqué par Pierre Sogol :

" Quand nous y retrouvons une dernière fois nos initiés, ils sont debout et se font face, rassemblés par petits groupes dans une salle et ils portent tous aux lèvres le même sourire béat qui témoigne, comme leur regard figé, qu’ils ont bien atteint le parfait bonheur qui leur avait été promis. Sa précaution a épargné au personnage interprété par Fanny Ardant cette lobotomie affective, cette forme de décervelage, et c’est d’ailleurs à elle, plus… ardente que jamais, que revient le mot de la fin : quand elle déclare au maître de cérémonie italien qu’elle préfère la passion, avec tout ce qu’elle comporte d’excès et son lot de souffrances, à cette ataraxie qui s’assimile à une vie végétative ; autrement dit, elle entend faire de sa vie un roman, non pas une suite de pages blanches, et rejette le nirvâna auquel voilà bel et bien parvenus ceux qui, à ses yeux, ne sont plus que de pâles figurants, après avoir sacrifié ce qui faisait leur personnalité; sa révolte est d’autant plus forte que l’absorption de la drogue de l’oubli a été fatale à son compagnon.
Dans un poème du recueil intitulé La poursuite du bonheur, Michel Houellebecq exprime une position assez proche en ces termes : « Occidental, sentimental, primaire, je n’arrive pas vraiment à sympathiser avec le bouddhisme[…] En d’autres termes je reste un romantique, émerveillé par l’idée d’envol[…] J’estime la chasteté, la sainteté, l’innocence: je crois au don des larmes et à la prière du cœur. Le bouddhisme est plus intelligent, il est plus efficace; il n’empêche que je ne parviens pas à y adhérer."

in SOGOL, Pierre : "La voix du disciple, bouddhisme tibétain pour faux-débutants", essai, 2005, pages 1-3. http://fauxdebutant.blogspot.com/

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MessageSujet: Re: Le bouddhisme occidentalisé est-il libérateur ou addicti   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 0:37

[quote="Im"]La mode du bouddhisme en Occident révèle-t-elle une nouvelle forme subtile de dépendance ? Question elephant

DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 Garconoriginal2sh.th


Libérateur, apaisant, bienfaisant, bienveillant : le bouddhisme dispose d'une excellente image en Occident, où son implantation est récente. Il y a cependant plusieurs bouddhismes et certaines formes plus dévotionnelles ou répétitives sont aujourd'hui mieux comprises. En particulier on se demande désormais si le tantrisme bouddhique ne pourrait pas, ici ou là, comporter des dimensions addictives. Sa pratique loin de libérer des "attachements" serait-elle en fait dans ces cas une nouvelle forme de dépendance, plus subtile, mais aussi plus insidieuse ? Nous ne prétendons pas donner de réponse simple à cette question plurielle. Et le débat est ouvert. Good alien


Bonjour,
Je reprends ce premier message pour y apporter quelques réflexions. Les slogans du bouddhisme tibétain peuvent effectivement conduire à une forme subtile de dépendance. J’ai souvent essayé d’en parler avec les pratiquants du bouddhisme tibétain mais il semble que la langue de bois soit de rigueur et que lorsque l’on interroge le cœur de certaines croyances, les résistances sont énormes. Je pense même qu’il est conseillé aux adeptes de se détourner des ceux qui ne vont pas dans leur sens, sous peine d’être entraîné en dehors de la voie et de se faire un mauvais karma pour les vies futures.
J’en reviens à quelques notions qui me semblent être à l’origine des dépendances psychologiques.
1) L’affirmation que si on rencontre un maître (tibétain évidemment) c’est parce qu’il y a un lien karmique. Donc on l’aurait rencontré dans une vie précédente, on poursuit le travail dans cette vie et si on casse ce lien, on est mal barré pour les vies futures.
2) L’affirmation qu’avec le vajrayana, on peut se libérer en 1 vie, avec le mahayana en 20 vies, avec le théravada, il faut au moins en compter 2000. Qu’est ce qui justifie cette différence ? Les tantras et moyens habiles. Or, en se penchant sur ces moyens qui sont censés faire la différence, on retrouve l’habituelle auto suggestion, la visualisation, la répétition de sons, en somme tous des procédés psychologiques assez communs. La fameuse transmutation des énergies est un procédé psychologique élémentaire.
Il est aussi à noter que le bouddhisme tibétain à toujours dénigrer les autres écoles bouddhistes, chinoise, coréenne, japonaise, thaïe, birmane etc… en se basant sur des textes datant parfois de plus de 1000 ans et s’en prendre la peine de connaître l’aventure spirituelle de ces autres écoles jusqu’à l’époque actuelle.
3) L’affirmation que dans le vajrayana on renonce au nirvana pour aider les autres alors que dans les autres écoles, on recherche l’éveil pour soi même. Hyper valorisant évidemment. Pratiquement tous les disciples répètent cela comme des perroquets. A quoi cela correspond en fait ? Lorsque l’on creuse, personne ne sait de quoi il s’agit et l’on est renvoyé à un ensemble de croyances que les lamas véhiculent les uns à la suite des autres, sans y apporter une note personnelle, par peur de laisser l’empreinte de l’égo…
4) Le mise en scène des lamas, présentés comme 14ème réincarnation de x, maître extraordinaire qui prodiguent les enseignements les plus élevés.
5) Le système du gourou yoga et l’interdiction de briser les liens.
6) L’affirmation que sans le maître et la lignée, les possibilités de progrès sont nulles.
7) La référence à tous les bouddhas par rapport au bouddha « historique ». Les bouddhas les plus forts sont évidemment ceux qui enseignent les tantras. C’est très rare. Donc la chance inouie de rencontrer leurs réprésentants actuels.
Cool Tout le baratin sur la compassion qui séduit surtout les femmes et qui donne l’impression d’être du côté de ceux qui aiment vraiment. La raison et le discernement ne font pas toujours bon ménage avec cette forme de compassion.

Jean-Paul
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 1:51

Bonjour Jean-Paul et bienvenue sur le forum ! Merci de votre message attentif et articulé. Vous arrivez avec une vraie réflexion sur ce sujet. Il n'y a rien à redire aux points que vous évoquez. J'ajouterais volontiers aussi un point, si je puis m'y essayer, à votre analyse :

9) l'atmosphère de ferveur collective.

Les rituels, les initiations tantriques mettent en oeuvre une puissante et brillante liturgie de groupe, voire de foule. Dans cette foi, cette ferveur, cette dévotion des personnes réunies le tantrisme bouddhique communique beaucoup de son effet, et peut-être en joue-t-il aussi.


A côté, la sobriété des traditions theravada, leur absence de goût pour le culte, ou la simplicité des chants Zen Choggye en Corée par exemple semblent moins attractifs, moins spectaculaires !

Alors existe-t-il une dépendance envers certains cultes collectifs tantriques, grandioses, démesurés et irrésistibles, qui feraient circuler les endorphines et/ou certains neurotransmetteurs des participants !?
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 14:41

Citation :
L’affirmation qu’avec le vajrayana, on peut se libérer en 1 vie, avec le mahayana en 20 vies, avec le théravada, il faut au moins en compter 2000

Affirmation d'autant plus étrange que les canons aussi bien palis que tibétains evoquent de nombreux arhats moines ou laics ayant atteint l'eveil ou le stade de non retour en une vie... Et le bouddha n'a t il pas dit que la plus grande ascèse était la patience ?

Citation :
Il est aussi à noter que le bouddhisme tibétain à toujours dénigrer les autres écoles

A noter egalement : quand un moine tibétain fait la critique du hinayana, il récite en fait de vieux textes qui faisaient la critique des sarvastivadin, une des 18 écoles du hinayana qui était aussi décriés par ceux qui allaient devenir les theravadin : il faut donc bien differencier theravada et hinayana

Citation :
L’affirmation que dans le vajrayana on renonce au nirvana pour aider les autres alors que dans les autres écoles, on recherche l’éveil pour soi même

Un bon lien à ce sujet :
http://www.dhammadana.org/general/faq2.htm#ch6a

Citation :
A côté, la sobriété des traditions theravada, leur absence de goût pour le culte, ou la simplicité des chants Zen Choggye en Corée par exemple semblent moins attractifs, moins spectaculaires !

Lire Lin Tsi c'est assez spectaculaire, mais ca risque de choquer les personnes confites en dévotion Wink
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 20:49

Au moment de tourner la page ( j'ai repris les cours hier... comme étudiant ), je voudrais souhaiter la bienvenue à Jean-Paul & Sébastien et, en particulier, remercier ce dernier pour le lien "theravada" ( l'Administrateur a dû apprécier autant que moi ).
A propos de la demande de témoignages pour une émission télé, "Julie et les copines" ont eu les honneurs du zapping deux semaines consécutives ( je ne rate jamais "l'Intégrale" diffusée sur Canal + Décalé - CS 5 - pendant le week-end! ). Première apparition très fugitive, Mlle Benaïm et ses collaboratrices se contentant d'un concours de grimaces devant la caméra; lors de la seconde intervention, une invitée expliquait que les Italiens, lorsqu'ils font l'amour, ont tendance à malaxer les seins de leur partenaire "comme de la pâte à pizza" (sic) et qu'ils avaient... le sexe le plus petit d'Europe! Je vous laisse imaginer les gloussements des fausses ingénues réunies sur le plateau.
Le rapport avec le sujet qui nous intéresse n'est pas évident mais cela explique peut-être pourquoi les deux derniers papes N'ETAIENT PAS d'origine italienne. Et puis cela détend un peu l'atmosphère, non?
Enfin je ne vois pas pourquoi Lin-Tsi, dont j'ai lu (et même relu) les entretiens traduits du chinois et commentés par Paul Demiéville ( Documents spirituels/Fayard ) aurait le monopole des allusions grivoises...
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 21:04

Cher M.E.,
batman
Cela fait plaisir de vous lire de nouveau. Je croyais que vous aviez migré vers les Terres Pures, laissant vos Nike à l'entrée comme seul souvenir de votre passage. Je vois qu'en réalité vous êtes resté de ce côté-ci du miroir, ce dont le forum bénéficie grâce à votre attentive lecture du nouveau programme de Valérie et ses copines sur FR3.

Rappelons à nos visiteurs qui doivent s'étonner de notre goût soudain pour les émissions consacrées aux ménagères de moins de 50 ans que FR3 vous avait contacté M.E. pour un appel à témoignages sur les nouvelles spiritualités, témoignages qui doivent servir à illustrer une des nouvelles émissions de l'après 13 heures en semaine sur FR3.
J'espère que l'un d'entre nous sera devant son écran pour assister à la spéciale "nouvelles spiritualités" promise pour ce mois de septembre ! A lire vos premières impressions, cela devrait valoir le détour !


Dernière édition par le Mer 14 Sep - 10:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMar 13 Sep - 21:13

Plus rapide que Guy L'Eclair!
Im, l'Admirateur, pardon, l'Administrateur ( heureux?) qui frappe plus vite que son ombre...
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMer 14 Sep - 10:21

Oui heureux, car le forum bruit d'une activité nouvelle en cette rentrée, avec, comme vous l'avez bien noté, des nouveaux membres actifs comme Sébastien et Jean-Paul qui nous font partager leurs connaissances et leur expérience. I love you

La rubrique "liens, ressources utiles" en a bénéficié avec quelques nouveaux sites à surfer d'urgence. Grâce aux liens proposés par Sébastien on a pu découvrir sur le net un gourou, portant la robe des moines du bouddha, épinglé comme abusif ("abuser") sur des sites Internet, et soupçonné de pédophilie. La totale.

Bref, en creusant un peu, je découvre avec effarement que le bouddhisme en Occident commence à traîner des casseroles dans un tintamarre qu'il est difficile de ne pas entendre. Des histoires affligeantes font actuellement surface ici et là - grâce à la réactivité et l'universalité d'Internet - histoires qui risquent fort de compromettre l'image illuminée de la doctrine.

Le talon d'Achille du bouddhisme est qu'en affirmant une recherche sans compromis de la perfection, en revendiquant en être le vecteur, il est d'autant plus fragile lorsqu'on découvre ce genre d'affaires. Et les anciens disciples sont d'autant plus diserts et articulés (sur des pages Web dédiées) lorsque leur propre recherche éthique a été froissée et déçue par d'indélicats condisciples ou par quelque gourou trop pressé.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMer 14 Sep - 14:46

Ce n'est qu'une question de perception. Du temps même du Bouddha, il y avait des moines pas très "reglos" dont le pire était Devadatta.

On ne peut que conseiller de lire ce que le Bouddha a dit (càd le canon, les suttas/sutras). Les enseignements des maitres ne sont que des commentaires, ils viennent donc après. Les vrais grand maitres citent toujours les sutras, par ex Nagarjuna qui à la fin de chaque chapitre mets son commentaire en relation avec "les ecritures de sens definitif".

Se referer au sutta aux kalamas : http://www.canonpali.org/an03-065.html (canonpali.org devrait etre bookmarké, Im, je pense) :

Citation :
Ne vous fiez pas à ce qui a été acquis du fait de l'avoir entendu de façon répétée; ni du fait de la tradition; ni du fait de la rumeur; ni du fait que ça se trouve dans une écriture; ni du fait d'une supposition; ni du fait d'un axiome; ni du fait d'un raisonnement spécieux; ni d'un parti-pris en faveur d'une notion à laquelle on a pu réfléchir; ni du fait de l'apparente habileté de quelqu'un d'autre; ni du fait de la considération 'Le moine est notre maître'. O Kalamas, lorsque vous savez de vous-mêmes: 'Ces choses sont mauvaises; ces choses sont blâmables; ces choses sont condamnées par les sages; si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent au dommage et au malheur,' abandonnez-les.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyMer 14 Sep - 15:40

Je bookmarque !

C'est fait : le lien pali est disponible sur le fil "ressources utiles' du forum.
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Jean-Paul
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyJeu 15 Sep - 23:19

Bonsoir à tous,
Oui on peut y ajouter le point 9. Les grands rituels véhiculent toujours une ambiance séduisante. Récemment j’ai vu et entendu des chants de groupes terroristes palestiniens. Ca prend aux tripes. Hiltler était également doué pour subjuguer les foules.
Concernant les rites tibétains, s’y ajoutent l’idéologie et les promesses. Les rituels purifient, protègent, préparent au bardo , diminuent l’orgueil ou le karma, apportent bénédictions, écartent les maladies, développent la compassion, dépose des germes dans le courant de conscience etc etc… Question à la con : "Et ca marche vraiment tout ca ?" "Bah c’est l’égo qui fait obstacle..."
On est quand même à des kilomètres de la méditation zen, du vipassana ou du dzogchen (que je connais moins).
Une possibilité d’addiction peut également venir des grands thèmes que sont le nirvana, la bouddhéité, le samsara etc.. On peut très bien vivre dans l’espoir d’atteindre le nirvana et justifier son incapacité de fonctionner dans le monde en se cachant derrière la notion de samsara. Cela peut mener à un double renforcement. Celui de désirer autre chose (nirvana) correspondant à la non acceptation de ce que l’on est et à la projection sur un ailleurs et d’autre part un rejet du monde correspondant au refus également de se pencher sur ce qui ne va chez nous même.
Alors qu’il me semble que le principe de la méditation bouddhiste en général est de désamorcer ce double mouvement qui peut être un obstacle à une meilleure connaissance de soi même.
Mais j’ai pu constaté qu’il y a beaucoup d’idéologie dans les écoles bouddhistes, particulièrement en Occident. Et ce qui serait sensé être un chemin de libération peut devenir un chemin de conditionnement.
Dans son livre « Périls et Promesse de la vie spirituelle » Jack Kornfield passe bien en revue les dangers et la confusion liée aux mouvement spirituels en Occident. Honnête et profond. Ce n’est que mon avis.
J’ai vu des citations de Houellebecq. J’ai bien ce monsieur et son œuvre. Je l’ai vu chez Ardisson. Il m’a épaté et j’ai bien rigolé. Ceux qui le critiquent sont souvent ceux qui sont dans le premier degré et qui ont peut être peur du regard que Houellebecq pose sur le monde, faute peut être d’avoir cette zone de vécu. Mais comme je l’ai lu quelque part, la description de Houellebecq devient un mode de connaissance. Personnellement, je vibre avec ce qu’il raconte, moi qui ne suis pas nihiliste ni désespéré.
Une phrase de choc dans Plateforme pour ceux qui connaissent l’endroit. On ne vient pas à Pattaya pour refaire sa vie mais pour la terminer dans des conditions acceptables. Cette forme d’humour compatissante est rare.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyVen 16 Sep - 11:40

Cher Jean-Paul,

C'est un plaisir que de vous lire car vous venez sur ces pages avec des réflexions abouties, illustrées et visiblement basées sur l'expérience également.
Oui, votre parallèle mettant en contraste le discours idéologique, trop souvent convenu, de certaines formes de bouddhisme [et je suppose particulièrement du tantrisme bouddhique (bouddhisme de tradition himalayenne)] et la clarté cinglante d'un Michel Houellebecq est intéressant.

C'est bien de cela dont il s'agit en effet :

Le premier tisse un cocon rassurant avec les fils du discours nirvana, il rassure et flatte dans le sens du poil avec l'idéologie salvifique de l'illumination garantie, du mieux-être intérieur et du sens de la vie précuit à la vapeur des mantras. L'extraordinaire de la vie devient formaté et ordinaire dans une approche religieuse convenue. J'ai pris votre or et j'en ai fait de la boue.

Le deuxième, notre Houellebecq national, va voir les filles de Pattaya et le raconte dans Plateforme, à peine voilé derrière la moustiquaire romanesque. Il fréquente une communauté controversée (certains prétendent même qu'il y aurait goûté à quelques plaisirs) et en fait le coeur d'un nouveau livre, La possibilité d'une île, sans en dissimuler la dérive sectaire, ni sa propre fascination. Comme vous le dites, cette lucidité est en soi un processus de connaissance, un mode d'accès à la connaissance. J'ai pris votre boue en j'en ai fait de l'or.

Ces deux postures, ces deux attitudes sont difficilement conciliables, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyVen 16 Sep - 12:08

DERNIERE MINUTE
Permettez-moi de vous interrompre, en vous invitant à aller voir un peu plus loin que la plage de Pattaya... En effet, un ami new yorkais me communique à l'instant même des données de la plus extrême importance qui pourraient bien apporter une réponse définitive au débat qui nous occupe.
Comme il est de coutume sur ce forum, voici le lien:
http://www.barry.warmkessel.com/
Ne traînez-pas: il y va sans doute du SALUT DE L'HUMANITE et moi-même ne me suis pas senti assez de force pour prendre connaissance de la totalité du Message.
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MessageSujet: Re: DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ?   DEPENDANCE ? Des bouddhismes libérateurs ou addictifs ? - Page 3 EmptyVen 16 Sep - 12:20

Que ce site ne vende pas de tee shirts commémoratifs de la "collision interplanétaire" est un miracle en soi. Imprimé fataliste : "ready for collision", imprimé dévotionnel : "pray before it happens", imprimé pessimiste : "qu'on en finisse !"

Sans dénoncer vos informateurs, ni trahir leur identité, M.E. puis-je révéler à nos visiteurs, que votre ami new yorkais qui surfe ce type de suite sidéral (et sidérant) s'affirme aussi comme bouddhiste de tradition himalayenne.

Le mélange apocalyptique et tantrique fait hélas bon ménage parfois.
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